Les leçons des jeunes fondateurs qui gagnent des millions pour relever les défis sociaux et climatiques. La nouvelle promotion de 30 Under 30 Europe Social Impact utilise la technologie, les médias sociaux et le capitalisme créatif pour créer des entreprises et des mouvements de lutte contre l’injustice et le changement climatique.
Cette liste des jeunes innovateurs en Europe a été établie par Forbes US. Restez à l’écoute pour découvrir la liste Forbes 30 Under 30 Luxembourg, qui sera publiée plus tard dans l’année.
Greenly, la startup spécialisée dans les logiciels de suivi des émissions de carbone, a attiré beaucoup de monde. Fondée par Arnaud Delubac, 28 ans, la société française a levé 75 millions de dollars de fonds depuis son lancement en 2021. Le logiciel de Greenly aide des clients comme LVMH, L’Oréal et TripAdvisor à suivre et à documenter leur empreinte carbone, et les met en relation avec leurs consultants climatiques internes pour les aider à réduire leur impact environnemental.
Pour des investisseurs comme Matthias Dill, associé chez Energy Impact Partners, Greenly est un moyen de tirer parti de l’attention croissante des pouvoirs publics – et de leurs incitations – à l’égard de la pollution. De nouvelles lois européennes font pression sur les entreprises pour qu’elles déclarent leurs émissions, et l’administration Biden offre des milliards de subventions et de crédits aux entreprises américaines pour qu’elles soient plus propres. La pression réglementaire a permis à Greenly de gagner quelque 2 000 clients. Selon M. Delubac, le chiffre d’affaires devrait doubler pour atteindre 20 millions de dollars en 2024.
« L’impact social est aujourd’hui comparable à l’intelligence artificielle », explique M. Delubac. « Il est plus facile de lever des fonds pour cela, mais c’est compliqué à cause de l’inflation et des guerres.”
Les lauréats du prix Forbes Under 30 Europe 2024 Social Impact ne laissent pas l’inflation et les guerres étouffer leur créativité et leur ambition. Pour la neuvième année, Forbes met en lumière les jeunes leaders et innovateurs qui s’efforcent d’apporter des changements sociaux et environnementaux en Europe et dans le monde. Pour figurer sur la liste de 2024, les candidats devaient avoir 29 ans ou moins au 9 avril 2024 et n’avoir jamais figuré sur une liste des 30 Under 30 d’Amérique du Nord, d’Asie ou d’Europe.
Les lauréats de la liste « Social Impact » ont été sélectionnés sur la base de rapports Forbes, de nominations publiques et de commentaires de vétérans indépendants du secteur : Johanna Sandahl, présidente du Bureau européen de l’environnement ; Eilert Hanoa, PDG de la société edtech Kahoot! ; Alina Bassi, ancienne élève de 2020 Under 30 et fondatrice de la startup Kleidery ; et Randall Lane, Chief Content Officer de Forbes.
Cette startup multimillionnaire aide d’autres entreprises à créer un plan réaliste pour éliminer les émissions de carbone
À l’instar de M. Delubac, plusieurs autres lauréats ont figuré sur la liste de l’Impact social 2024 en s’attaquant aux défis climatiques. Jacob Nathan, 23 ans, de Londres, par exemple, réduit la pollution tout en se faisant payer par des clients des secteurs des cosmétiques, de l’agriculture et d’autres industries pour créer de nouveaux matériaux à partir de leurs déchets. Son entreprise, Epoch Biodesign, utilise l’intelligence artificielle et la biologie synthétique pour recycler les plastiques en produits chimiques susceptibles de créer des engrais et des produits de nettoyage, par exemple. Il a levé 14 millions de dollars auprès de Lowercarbon Capital et de l’ancien milliardaire Chris Sacca, entre autres.
D’autres personnes inscrites sur la liste, comme l’activiste climatique allemande Luisa Neubauer, sensibilisent le public au changement climatique. Avec Greta Thunberg, militante et ancienne de Under 30, Neubauer dirige Fridays for Future, un mouvement international qui encourage les étudiants à sécher les cours le vendredi pour organiser des manifestations. Mais elle est surtout connue pour avoir attaqué le gouvernement allemand en justice en 2020 et l’avoir poussé à adopter des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions de carbone. Son plaidoyer a aidé l’Allemagne à avancer l’année cible pour atteindre la neutralité carbone de 2050 à 2045, et a promis de réduire les émissions de 65 % – au lieu de 55 % – d’ici 2030.
Dans le domaine de l’éducation, Maurice Khudhir, 29 ans, Till Söhlemann, 27 ans, et Christian Felgenhauer, 27 ans, cofondateurs de Vaia, profitent du boom de l’IA. Leur technologie peut aider les étudiants à mieux apprendre leurs leçons en créant des flashcards numériques et des exemples d’examens à partir de leur matériel d’étude. Avec un financement de 55 millions de dollars, ils ont attiré plus de 23 millions d’utilisateurs sur la plateforme et affirment qu’ils feront des bénéfices cette année.
En Ukraine, Vladyslav Peristyi, 23 ans, enseigne l’anglais aux enfants et aux réfugiés depuis 2018. « Nos enseignants se sont rendus au point d’invincibilité – des abris temporaires gouvernementaux avec des générateurs d’électricité – pour recharger leurs ordinateurs portables afin de pouvoir continuer à enseigner », explique-t-il.
Ailleurs en Europe, Elena Michael, 29 ans, lutte contre les abus sexuels liés à l’image avec son ONG, #NotYourPorn. Elle est également consultante sur des sujets tels que la loi sur la sécurité numérique de l’UE et, plus récemment, sur la législation britannique relative à la réglementation des « AI deep fakes ».
Dale Whelehan, 28 ans, dirige quant à lui le mouvement 4 Day Week Global. Il a convaincu des hommes politiques en Suède, en Italie, en France et ailleurs de tester la semaine de travail de quatre jours. Dale Whelehan étend également son influence au-delà de l’Europe. En mars, le sénateur du Vermont Bernie Sanders a présenté un projet de loi visant à raccourcir la semaine de travail aux États-Unis.