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Mieux se comprendre pour mieux communiquer

Élodie Goron, psychologue et coach, utilise le Process Communication Model® inspiré de la NASA pour améliorer la communication en entreprise en adaptant les échanges aux différentes personnalités, réduisant ainsi stress et tensions.

Et si on s’inspirait de la NASA pour améliorer la communication entre collègues au sein de l’entreprise ? Forbes Luxembourg a rencontré Élodie Goron, psychologue et formatrice, qui aide depuis plus de 15 ans des chefs d’entreprises, des associés de cabinets d’avocats et des sociétés luxembourgeoises à booster leur efficacité en apprenant à leurs employés à mieux se connaître pour mieux vivre ensemble.

Une bonne communication serait la clé de réussite des couples, mais en est-il de même au sein des entreprises ? Les employés représentent une large diversité de profils et de personnalités amenées à se côtoyer, à échanger et à travailler ensemble 8h/jour, 5j/7, au minimum… Pas toujours facile quand les caractères diffèrent. Or qui dit mécompréhension, dit tensions, mauvaise ambiance, moins bonne efficacité générale, augmentation des malentendus, des erreurs, des conflits : toutes les choses dont une entreprise ne veut pas sous peine de perdre en effectivité à moyen et long terme ! 

« Beaucoup de problématiques viennent de difficultés à communiquer. »

Pour prévenir cela, certaines sociétés font appel à des professionnels dont la psychologue Élodie Goron fait partie. Installée avenue Monterey à Luxembourg, cette dernière n’a de cesse de s’intéresser à ce domaine et a notamment créé, en 2019, une société de formation et de coaching dénommée Éphémère. Son objectif ? Réduire les effets nuisibles d’un manque de communication et du stress au sein des entreprises. « Je vois des gens en consultation depuis plus de 15 ans et au cours de toutes ces années de pratique et de rencontres, j’ai constaté que beaucoup de problématiques viennent de difficultés à communiquer. Trop souvent la mécommunication se traduit par l’absence de connaissance de soi, par une ignorance de la façon dont nous communiquons naturellement et de la façon dont notre propre communication peut être perçue. Dans le meilleur des cas, ces désalignements peuvent générer de fortes frustrations, dans le pire des cas, du stress ou du surmenage pouvant aller jusqu’au burnout », assure la professionnelle. 

Le comportement sous stress peut être prédit et évité

Ses constats l’ont amené à s’intéresser à Process Communication Model ® (PCM), un outil qu’elle met en application depuis cinq ans auprès de leaders de l’industrie luxembourgeoise, de politiques, d’associations, d’entreprises de tous secteurs, mais aussi de personnes individuelles. Pour la petite histoire, cet outil a été développé par le Docteur en psychologie Taibi Kahler, un psychologue américain qui a travaillé avec la NASA dans le but de préparer les équipages d’astronautes à travailler ensemble dans le confinement d’une navette spatiale. Celui-ci a ainsi pu observer que le comportement sous stress pouvait être prédit et évité, un constat qui a donné naissance, dans les années 80, à Process Communication Model ®. « Le principe est assez simple : lorsque deux personnes échangent et souhaitent se comprendre, elles utilisent un mode de communication qu’elles pensent adapter à leur interlocuteur. Si ce mode de communication convient à l’interlocuteur, alors il entend correctement ce qui lui est dit et les deux partenaires peuvent prendre des décisions ensemble et effectuer un travail efficace. Si le mode de communication n’est pas approprié, les deux personnes ne vont pas s’entendre alors même qu’elles pouvaient être alignées. Il y a risque de malentendu et donc de perte de temps et d’énergie. Or je pense avant tout que savoir bien communiquer passe par une succession d’adaptations aux personnes qui nous entourent pour créer des relations harmonieuses », résume Élodie Goron. 

Plutôt type de personnalité promoteur, empathique ou imagineur ?

Pour apprendre à adapter son mode de communication en fonction de son interlocuteur, la psychologue et coach se base sur les résultats d’un questionnaire – propre à Process Communication Model ® – qui permet de réaliser une structure de personnalité individuelle. « Il existe six types de personnalité différents – persévérant, énergiseur, empathique, analyseur, promoteur et imagineur – et nous sommes tous un mix de ces six personnalités. Chaque profil est apprécié, analysé, discuté – toujours avec bienveillance – puis vécu avec les autres. C’est dans cet exercice que ce travail prend tout son sens. D’un coup d’un seul, l’individu se découvre et découvre les autres. Se révèlent alors les comportements sous stress, plus ou moins sévères, comme le surcontrôle, le manque d’assertivité, la contestation systématique, la manipulation, ou le fait de toujours pointer ce qui ne va pas », explique la psychologue.

« La confrontation à d’autres profils apporte une richesse incroyable aux échanges. »

Et ce sont justement trop souvent ces comportements qui sont à l’origine de problèmes relationnels en entreprise. « J’aide les personnes que je forme à savoir concrètement comment sortir de ces stress et à retrouver les clés d’une communication positive. Ça passe forcément par une meilleure compréhension de soi et des autres, ce que le travail en groupe permet, car on est alors confronté à d’autres personnes de profils différents. Cela apporte une richesse incroyable aux échanges et permet aussi de mettre directement en application les connaissances acquises. »

L’exercice type en formation

Exemple de mise en situation collective proposée par Élodie Goron en formation : « Imaginez que vous ayez une présentation à réaliser à 9h un lundi matin, devant le client le plus important de votre entreprise. Il est 8h30, l’info vient de tomber alors que vous venez de passer deux heures dans les bouchons : il vous reste 30 min pour tout faire. En arrivant, un.e collègue vous interpelle avec beaucoup de sympathie pour partager un moment amical. Comment réagissez-vous à ce cas de figure ? », expose la psychologue. Chacun dispose alors d’un temps pour rédiger son analyse personnelle de la situation et est libre de la manière dont il va agir, livrer ses sentiments, ses perspectives, avec les conséquences que cela aura. « Selon la composition des groupes, pas une réponse n’est identique et pourtant chacun va défendre une position individuelle en pensant qu’elle était unanime. Il n’y a pas une réponse meilleure que l’autre, mais généralement le groupe passe par une phase de discussion intense pour finir par réaliser qu’il n’avait pas anticipé ceci ou cela. L’exercice leur apprend à se connaître et les aide à comprendre et apprécier les différences des autres ».


Cet article est paru dans la troisième édition du magazine Forbes Luxembourg. Vous souhaitez en recevoir un exemplaire? C’est par ici!

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