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Resultance, un cabinet de conseil « made in Luxembourg »

Le cabinet luxembourgeois Resultance, spécialisé dans l’« engagement sur résultat », fête ses 20 ans en s'étendant en Europe tout en conservant son indépendance et son ancrage local.

Le cabinet de conseil luxembourgeois Resultance s’est fait sa place dans un secteur dominé par les grands acteurs internationaux grâce à son modèle pragmatique de l’« engagement sur résultat ». Après vingt ans d’existence, le groupe entre dans sa phase de maturité et s’étend en Europe, tout en restant attaché à son indépendance et à son ancrage luxembourgeois.

Dans un secteur du conseil dominé par de très gros cabinets internationaux – PwC, EY, Deloitte, KPMG, Accenture, Bain, BCG, Capgemini – et par des logiques d’acquisition ou d’absorption des cabinets de taille plus restreinte, difficile pour les groupes de conseil de taille intermédiaire de subsister longtemps.

C’est pourtant le cas du cabinet de conseil luxembourgeois Resultance qui, avec près de 200 employés et des bureaux présents dans quatre pays européens, estime désormais, après un peu plus de vingt ans d’existence, entrer dans sa « phase de maturité ». Mais comment ce cabinet, créé en 2002 par Denis Richelle, Olivier Coppieters et Yves Robert, est-il ainsi parvenu à se développer et à conserver son indépendance à travers les années ?

« Nous ne présentons pas simplement un rapport avec des recommandations. »

Peut-être grâce à une spécificité de l’offre proposée par le cabinet dès ses origines : l’engagement sur résultat – d’où le nom Resultance -, une pratique rare dans le monde du conseil – à part chez quelques acteurs anglo-saxons – qui consiste donc pour le cabinet à s’engager « à hauteur de 50% des honoraires liés au résultat délivré sur les projets », explique Emmanuel Gay, employé de la première heure et désormais partner au sein du cabinet luxembourgeois. Une manière de s’engager concrètement auprès du client : « Nous ne présentons pas simplement un rapport avec des recommandations, mais nous accompagnons aussi sa mise en œuvre, qui doit créer de la valeur », ajoute-t-il.

Présent dans tous les secteurs d’activité

Un modèle qui permet au jeune cabinet, concentré à l’origine sur des missions autour de l’amélioration de la performance, de remporter ses premiers succès, notamment en s’imposant auprès des PME, en général plus hermétiques aux cabinets de conseil, mais aussi auprès de certains grands groupes, en premier lieu dans le secteur industriel (ArcelorMittal, AGC), puis auprès des banques. « Nous sommes rentrés dans le secteur financier sans expérience, avec cette idée d’industrialiser les processus bancaires par le biais de pratiques qui étaient développées dans l’industrie », se souvient Emmanuel Gay.

Au fil des années, la panoplie des secteurs d’activité couverts s’agrandit jusqu’à devenir très diversifiée, avec entre autres la distribution (Cactus, Leroy Merlin, Castorama, Carrefour), la pharmacie (Sanofi, GSK), le médical (Luxembourg Institute of Health), le secteur public (Chambre de commerce, CFL, SNCF, SNCB, STIB), l’aéronautique (Safran) ou encore les banques (Spuerkeess). « Nous avons désormais des références significatives dans à peu près tous les secteurs », assure Emmanuel Gay.

Ouverture au monde anglo-saxon

Cette évolution s’accompagne d’une expansion géographique à travers l’Europe, notamment en Belgique, où le groupe est très présent depuis ses débuts – une cinquantaine d’employés sont désormais répartis dans deux bureaux à Bruxelles et à Liège -, mais aussi en France, avec des antennes ouvertes à Lille, Nice et Bordeaux.

Une tendance qui n’a pas freiné en 2024 : le groupe a investi le monde anglo-saxon avec l’ouverture à Londres d’un bureau avec cinq employés et « un business plan ambitieux ». Puis s’est installé à Lyon depuis l’intégration au sein du groupe de l’entreprise Max Consulting, entité qui devrait amener « des compétences assez pointues dans le domaine de la supply chain » ainsi que « de belles références françaises et européennes dans la chimie et le retail ».

Anticiper les besoins

Bien sûr, les offres de service ont elles aussi évolué en parallèle, avec la convergence de l’approche historique, axée sur l’amélioration de leur performance, et les nouvelles capacités du groupe dans le domaine digital : business intelligence, data analytics, IA, intégration des systèmes ERP (Enterprise Resource Planning, des outils de digitalisation des process en entreprise). Le cabinet est d’ailleurs intégrateur « gold partner » de l’ERP de la licorne belge Odoo (près de 4 milliards d’euros de valorisation en 2023), « un vrai game changer dans le monde des ERP pour PME », estime Emmanuel Gay.

Cette diversification des offres constitue une des forces de Resultance, juge d’ailleurs le partner: « Nous avons réussi à anticiper et à développer des offres de services qui arrivent au bon moment par rapport à un besoin », estime-t-il. Ce qui est d’ailleurs le cas avec la transition écologique : le cabinet, dont l’expertise est accréditée « Fit 4 Sustainability » (programme gouvernemental qui permet aux entreprises clientes, principalement les PME, de bénéficier de subsides publics), intervient désormais dans la réalisation de bilan carbone, l’accompagnement sur la stratégie ESG ou l’adaptation à la réglementation « green ».

« Nous représentons un levier pour l’économie du pays. »

Un levier pour l’économie luxembourgeoise

Si Resultance a atteint en 2023 un chiffre d’affaires record de 18 millions d’euros (+30% sur un an), le groupe compte bien continuer son évolution à son propre rythme : « Nous avons des ambitions de croissance externe, mais très raisonnables », assure Emmanuel Gay. Le groupe Resultance reste pour le moment attaché à son indépendance et, tout en continuant patiemment son expansion géographique, à son ancrage luxembourgeois, où il bénéficie d’un réseau solide et d’une bonne notoriété.

« Nous sommes aussi là pour servir le marché luxembourgeois », assure d’ailleurs Emmanuel Gay. « Nous représentons un levier pour l’économie du pays, afin d’aider les entreprises et les institutions à gagner en productivité et en compétitivité. Et nous nous inscrivons dans cette logique politique annoncée par le gouvernement qui vise à améliorer la compétitivité du pays et à accélérer les transformations, notamment digitales et écologiques. C’est une fierté. »


Cet article est paru dans la troisième édition du magazine Forbes Luxembourg. Vous souhaitez en recevoir un exemplaire? C’est par ici!

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