Stand Speak Rise Up!, association luxembourgeoise à la portée internationale, dédiée au soutien des Survivantes de violences sexuelles dans les zones de conflits, a illuminé le Luxembourg et le monde en orange lors de l’Orange week, une campagne de sensibilisation contre les violences basées sur le genre. Samedi 23 novembre, dans le cadre de l’Orange week, une grande marche organisée par le CNFL, représenté par sa Présidente Claudine Speltz s’est tenue dans le centre de Luxembourg-ville pour dénoncer les violences faites aux femmes. S.A.R. la Grande-Duchesse a pris part à cet événement accompagnée du Premier Ministre Luc Frieden, de Yuriko Backes, ministre de l’égalité des chances, ainsi que Maurice Bauer, échevin de la Ville de Luxembourg.
Stand Speak Rise Up! fondée par Son Altesse Royale la Grande-Duchesse Maria Teresa de Luxembourg, aux côtés de Chékéba Hachemi, Présidente-Fondatrice d’Afghanistan Libre, et Stéphane Bern, Secrétaire Général, journaliste et, et aujourd’hui rejoints par un conseil d’administration expérimenté, dont le Prix Nobel Dr Mukwege, la sous-secrétaire des Nations Unies P. Patten, des médecins, juristes, directeurs d’entreprises et fondations, vise à soutenir la reconstruction des survivantes et des enfants nés du viol à travers des projets concrets, à lutter contre la stigmatisation et impulser un changement significatif pour toutes les victimes du viol comme arme de guerre.
L’approche holistique de Stand Speak Rise Up ! consiste à ce que les Survivantes soit écoutées et impliquées au cœur de chaque solution, de chaque processus visant à leur reconstruction. En créant des plateformes de dialogue et d’action, Stand Speak Rise Up! vise à répondre aux défis complexes auxquels font face les survivantes, qu’il s’agisse de l’accès à la justice, aux soins de santé ou à l’autonomisation économique.
« Le monde a besoin de femmes fortes. La liberté des femmes est un signe de justice sociale, comme le montre le travail d’organisations telles que Stand Speak Rise Up! »
Dès 2016, S.A.R. la Grande-Duchesse Maria Teresa de Luxembourg rencontre le Dr Mukwege, futur prix Nobel de la Paix, qui la sollicite pour lutter contre le viol comme arme de guerre et soutenir les Survivantes à ses côtés. Cette rencontre bouleverse la Grande-Duchesse, déjà profondément engagée pour les femmes les plus vulnérables. Elle est rapidement rejointe par Chékéba Hachemi, militante afghane pour les droits des femmes. « Je n’aurais pas pu accomplir tout ce que j’ai fait sans Chékéba Hachemi », déclare Son Altesse Royale.
« Je l’ai rejointe parce qu’elle a appelé les femmes déjà impliquées dans cette lutte, partout. Elle nous a réunies. Elle a dit : Je veux faire quelque chose avec les survivantes, pour les survivantes, et avec le Dr Mukwege. Si les femmes engagées s’unissent, nous serons plus fortes ensemble. C’est pourquoi nous avons commencé tout de suite » commente Chékéba Hachemi.
Le Forum Stand Speak Rise Up! de Luxembourg en mars 2019 a réuni plus de 1500 personnes sur deux jours de conférence avec la présence de trois lauréats du Prix Nobel de la paix, et surtout, 50 survivantes du monde entier, présentes au Luxembourg pendant une semaine, une première mondiale.
Depuis août 2021, 28 millions de femmes afghanes sont emmurées vivantes et privées de tous leurs droits ; elles ne peuvent plus travailler ni sortir de chez elles, elles ne peuvent même plus parler entre elles.
« Comment est-il possible aujourd’hui, comment pouvons-nous accepter, collectivement, dans tous nos pays, de continuer à vivre en paix, alors que nous savons qu’en Afghanistan, 28 millions de femmes voient leur vie arrêtée, totalement stoppée, annihilée ? Comment pouvons-nous continuer à vivre, travailler, être heureux et ressentir, alors que nous savons que ces 28 millions de femmes vivent une situation qui correspond aux heures les plus sombres de l’Histoire ? Ce qui se passe en Afghanistan pour les femmes est terrible. Partout dans le monde, les femmes qui combattent la violence sont les premières cibles de la répression.» déclare Son Altesse Royale à Forbes Luxembourg.
Un modèle de lutte contre l’oppression
Véritable modèle de lutte contre l’oppression, Chékéba Hachemi est une figure emblématique : diplomate afghane, écrivaine et militante engagée pour les droits des femmes. Chékéba Hachemi a fui l’Afghanistan lors de l’invasion soviétique en 1986 et s’est installée en France à l’âge de 11 ans. Première femme diplomate afghane, elle a joué un rôle clé dans la promotion de l’égalité des genres et de l’aide humanitaire.
Fondatrice de l’organisation Afghanistan Libre, elle a inlassablement œuvré pour améliorer l’accès à l’éducation et à la santé des femmes et des enfants en Afghanistan, permettant à plus de 300 000 filles d’aller à l’école avant l’ère talibane.
Son activisme incarne la résilience et la force des femmes afghanes, faisant d’elle une voix influente dans la lutte contre l’oppression systémique et pour l’autonomisation des femmes à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, Stand Speak Rise Up! soutient les femmes afghanes, victimes de l’oppression talibane à travers des projets d’urgence humanitaire de distribution alimentaire, la formation des sage-femmes ou encore des bourses universitaires permettant aux étudiantes de poursuivre leurs études à l’étranger.
L’économie de l’autonomisation
Les actions de Stand Speak Rise Up! illustrent l’impact transformateur sur les survivantes de violences sexuelles liées aux conflits. En Ouganda, des enfants nés de viols, victimes de la stigmatisation autant que leur mères, sont scolarisés, ravivant leur espoir d’un avenir meilleur. En Ukraine, les survivantes ont renforcé leur résilience grâce à un soutien psychologique et juridique, leur permettant de se reconstruire et de lutter pour leurs droits.
À l’échelle mondiale, Stand Speak Rise Up! met en lumière l’ampleur accablante des violences sexuelles utilisées comme arme de guerre dans plus d’une soixantaine de pays et sur tous les continents, depuis le début du 20ème siècle. En 2023, l’organisation a alloué 377 115,33 € à des projets à travers le monde, tels que la construction de maisons individuelles pour les Survivantes en République Démocratique du Congo, l’autonomisation économique des survivantes par la mise en place d’activités génératrices de revenus à travers l’agriculture et la couture, et de nombreux autres projets dans le monde entier, tous mettant l’accent sur la transparence et un soutien durable, comme le souligne son dernier rapport.
À la rencontre des survivantes
Zakia Khudadadi, première Paralympienne afghane, a surmonté des obstacles extraordinaires pour participer aux Jeux paralympiques d’été 2020. Initialement empêchée de concourir à cause de la prise de pouvoir des Talibans, elle a été évacuée en toute sécurité grâce au soutien du Comité international paralympique. Médaillée aux Jeux paralympiques de Paris 2024 en taekwondo, Zakia est devenue un symbole de résilience, défiant la violence systémique et l’oppression envers les femmes en Afghanistan. Son parcours illustre la capacité du sport à devenir un outil d’émancipation et met en lumière la lutte continue pour les droits et la sécurité des femmes et des filles dans le monde. « Le monde a besoin de femmes fortes. La liberté des femmes est un signe de justice sociale, comme le montre le travail d’organisations telles que Stand Speak Rise Up! », déclare-t-elle.
La force économique de Stand Speak Rise Up! réside dans l’allocation stratégique de fonds à des programmes favorisant l’autonomie et la dignité. Un exemple concret est Golden Women Vision Uganda, une organisation fondée par Sylvia Acan, survivante de la guerre civile ougandaise. Le témoignage de Sylvia illustre comment des financements ciblés renforcent la résilience économique des survivantes et de leurs familles. « Stand Speak Rise Up! nous a tellement aidés. Cela a été très difficile pour les survivantes et les enfants nés de la guerre. Nous avons survécu aux balles, à la violence, mais ensuite, nous nous sommes demandé : comment pouvons-nous nous aider nous-mêmes ? » déclare-t-elle.
Pendant la pandémie de COVID-19, alors que des ressources de base comme le savon et la nourriture faisaient cruellement défaut, les fonds de Stand Speak Rise Up! ont permis à l’organisation de Sylvia de mettre en place une petite usine de production de savon liquide. Les femmes ont reçu une formation professionnelle, des compétences en service client et des notions de gestion d’entreprise. Cette initiative n’a pas seulement répondu aux besoins urgents d’hygiène, mais a également créé une source de revenus durable.
« Les femmes n’avaient même pas un morceau de savon pour laver leurs vêtements ou même se laver les mains. Imaginez, avec le COVID, il fallait être propre. Alors, Stand Speak Rise Up!a soutenu l’organisation dans la création de cette petite usine de production de savon liquide, où les femmes ont été formées à sa fabrication. Nous avons distribué ce savon liquide dans différents marchés, gratuitement, aux communautés vulnérables, » témoigne-t-elle.
De tels projets illustrent comment soutenir les Survivantes ne se limite pas à répondre à des besoins urgents, mais crée également des voies vers une croissance économique durable. Stand Speak Rise Up! ne se contente pas de fournir une aide, il s’agit d’investir dans les capacités des survivantes à reconstruire leur propre vie et à contribuer à leurs communautés. « Stand Speak Rise Up! a redonné espoir aux enfants et à leurs mères. Cela nous a montré que nous sommes quelqu’un. Que nous pouvons guérir. Que nous pouvons nous relever, » poursuit Sylvia Acan.
« Vous n’avez pas seulement besoin de donner de l’argent, vous pouvez nous rejoindre en apportant votre domaine d’expertise. »
L’exemple de Sylvia met en lumière cette approche. Les projets conçus par Stand Speak Rise Up! main dans la main avec les Survivantes ne sont pas de simples subventions, mais des investissements dans le capital humain. « L’association Stand Speak Rise Up! a été d’une grande aide pour nous. Les femmes acquièrent des compétences qui se sont avérées essentielles dans leur parcours. Et le soutien à l’éducation, en ce moment, est très important pour nos enfants nés de la guerre, » ajoute-t-elle.
Les effets économiques de ces programmes vont bien au-delà des bénéficiaires individuels. Des initiatives comme celle en Ouganda créent de véritables micro-économies au sein des communautés vulnérables. Par exemple, elles proposent des formations professionnelles où les survivantes acquièrent des compétences liées au commerce, allant de la production de savon à l’agriculture à petite échelle, ainsi que des programmes de développement de micro-entreprises. Ces initiatives permettent aux femmes victimes de stigmatisation et rejetées de leurs communautés de trouver des moyens de subsistance tout en se réintégrant dans les sociétés. Grâce au soutien de Stand Speak Rise Up!, Golden Women Vision peut financer les frais de scolarité et le matériel pour les enfants nés de la guerre, contribuant ainsi à briser les cycles de pauvreté et de violence.
Cependant, la mission ne s’arrête pas là, comme le souligne Sylvia. « Vous n’avez pas seulement besoin de donner de l’argent, vous pouvez nous rejoindre en apportant votre domaine d’expertise. Nous avons besoin de psychologues pour des sessions à distance afin d’aider à guérir les Survivantes et les enfants nés de viols, pour les aider à surmonter leur traumatisme, » conclu-t-elle.
Justine Masika Bihamba, militante congolaise et fondatrice de la Synergie des Femmes pour les Victimes des Violences Sexuelles (SFVS), consacre sa vie à défendre les survivantes de violences sexuelles en République Démocratique du Congo (RDC). À travers son organisation, elle offre une aide juridique, sensibilise à l’ampleur de ces violences et milite pour la justice dans une région marquée par des conflits persistants. Son travail vise à amplifier les voix des survivantes, à s’assurer que leurs besoins restent au centre de toute intervention et à les aider à reprendre le contrôle de leur vie.
« Cela fait 20 ans que je suis auprès des victimes de violences sexuelles. C’est la première manière de faire entendre nos voix. Pas ma voix, mais celle des femmes auprès desquelles je suis depuis plus de 20 ans. L’émotion est trop grande, je ne sais pas comment l’exprimer, » confie-t-elle.
La province du Nord-Kivu où Justine concentre ses efforts reste sous l’emprise des conflits, avec plus de deux millions de personnes déplacées vivant dans des conditions extrêmement précaires. Les violences sexuelles y sont endémiques : les statistiques officielles rapportent 244 viols par semaine, bien que Justine soit convaincue que le chiffre réel est bien supérieur. Parallèlement, la crise humanitaire est critique, avec des populations confrontées à la faim, au manque d’éducation et à des soins médicaux insuffisants. Des enfants, parfois dès l’âge de 13 ans, se retrouvent contraints à des situations d’exploitation pour subvenir aux besoins de leur famille, s’exposant à des maladies et à des grossesses non désirées.
« Il y a des agresseurs. Selon Médecins Sans Frontières, je vais donner les statistiques officiellement connues : 244 femmes sont violées chaque semaine. Mais je sais qu’il y en a bien plus, car tout n’est pas signalé, » affirme Justine Masika Bihamba.
Le travail de Justine répond à ces défis. L’autonomisation économique est au cœur de ses actions : les survivantes apprennent des compétences telles que l’agriculture, la fabrication de savon et la couture, leur permettant de gagner et d’épargner de l’argent. Des initiatives durables, comme le jardinage ou l’élevage à petite échelle de volailles et de lapins, fournissent nourriture et revenus aux familles déplacées. « Par exemple, des cultures riches en nutriments comme l’amarante, qui pousse rapidement, sont un pilier de nos programmes agricoles », explique Justine Bihamba.
En plus du soutien économique, les Survivantes reçoivent des services psychosociaux grâce à des conseillers qui les aident à reconstruire leur estime de soi et à transformer leur désespoir en résilience.
« Ces femmes sont dans des camps de déplacés où l’aide humanitaire est très limitée. Très limitée, pourquoi ? Parce qu’il y a la guerre à Gaza, la guerre en Ukraine, et la guerre en République Démocratique du Congo. Avec la guerre partout, elles sont oubliées, » souligne Justine Bihamba. Les survivantes de cette guerre oubliée ne peuvent reconstruire leur vie qu’avec une aide constante. L’avenir laisse toutefois entrevoir une lueur d’espoir : ces femmes, autrefois découragées et sans espoir, peuvent devenir des agents de changement au sein de leurs communautés. Leur douleur peut se transformer en puissance, inspirant les autres par leur résilience.
Les contributions apportent non seulement une aide matérielle, mais aussi une force émotionnelle, permettant à ces femmes de reconstruire leur vie et de reprendre en main leur avenir.
Un impact économique transformateur
L’impact économique du soutien aux survivantes est clair : chaque euro contribue non seulement à leur reconstruction individuelle, mais aussi à la résilience de leur communauté. Pour les donateurs cherchant à allouer leurs ressources philanthropiques, Stand Speak Rise Up! offre une opportunité d’implication dans de réels projets économiques portés par les Survivantes. L’association reconnue d’utilité publique permet une déduction fiscale. Par l’accès à l’éducation, à la formation professionnelle, à la création d’activité génératrices de revenus, au soutien psychosocial, à la justice ou encore au logement, Stand Speak Rise Up! crée un effet multiplicateur, transformant l’aide à court terme en autonomisation durable.
« Je tiens à remercier Son Altesse Royale la Grande-Duchesse de Luxembourg, Stand Speak Rise Up! pour leur aide, pour leur soutien pérenne à ces enfants nés du viol et aux survivantes, pour être à nos côtés, car avant 2019, ces enfants n’étaient même pas pris en compte, » conclut Sylvia Acan.
Faire un don à l’association en donnant via le site internet Stand Speak Rise Up! ou scannant le QR code ci-dessous.