Le projet R-MMS, développé par le LIST et Myelin-H, permet un suivi à distance de la sclérose en plaques via une plateforme combinant jeux cognitifs, capteurs portables et IA pour un suivi personnalisé et en temps réel. Il pourrait également être adapté à d’autres maladies neurodégénératives. Djamel Khadraoui, Head of Reliable Distributed Systems (READY) Unit, est le porteur de ce projet au LIST et le détaille pour Forbes.
Quels défis actuels dans le traitement de la SEP le projet R-MMS adresse-t-il ?
Le projet R-MMS vise à lever certaines barrières dans la gestion de la sclérose en plaques, telles que la dépendance à l’égard des examens IRM et de l’analyse des biomarqueurs, coûteux et longs à réaliser en milieu hospitalier, qui peuvent retarder les ajustements et les interventions en matière de traitement. Le projet s’attaque également à la question du traitement inadéquat, qui touche 42 % des patients, en fournissant des solutions de télésurveillance accessibles et en temps réel qui favorisent des soins plus personnalisés et plus rapides.
Comment l’IA et les capteurs portables améliorent-ils le suivi des patients ?
L’IA joue un double rôle : d’une part, elle permet de catégoriser les patients en fonction de leur profil et, d’autre part, elle aide à corréler les résultats avec les données continues des patients qui participent au jeu, en combinaison avec les données collectées par le dispositif portable.
L’approche R-MMS peut agréger la formation de modèles provenant de différents acteurs médicaux (hôpitaux et institutions cliniques, etc.), ce qui permet à la solution d’être mise à l’échelle afin de fournir des recommandations d’une grande précision.
Dans une telle architecture distribuée, R-MMS peut sécuriser le partage à distance des modèles d’apprentissage de l’IA par le biais d’approches d’apprentissage fédérées, afin de garantir la confiance lorsque les modèles sont continuellement formés localement (à l’hôpital) et globalement (au niveau du fournisseur de services).
« La technologie développée dans le cadre du projet R-MMS pourrait être adaptée à d’autres maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson. »
En quoi la neuroréhabilitation personnalisée optimise-t-elle les soins ?
La plateforme génère des programmes de neuroréhabilitation personnalisés, basés sur des jeux et adaptés aux symptômes cognitifs et physiques spécifiques des patients. En tirant parti de la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à se réorganiser, ces programmes viennent compléter les traitements pharmacologiques et améliorent le rétablissement des patients. Les scores de surveillance continue informent ces programmes, qui peuvent ainsi s’adapter dynamiquement aux progrès et aux besoins de chaque patient.
Quelles mesures garantissent la conformité aux normes RGPD ?
Pour nous conformer au RGPD, nous tirons parti de solutions qui renforcent la protection de la vie privée, en particulier l’apprentissage fédéré associé à des techniques cryptographiques avancées basées sur le chiffrement homomorphique et l’informatique multipartite, ainsi que des techniques d’anonymisation des données.
Cette technologie est-elle adaptable à d’autres maladies neurodégénératives ?
La technologie développée dans le cadre du projet R-MMS pourrait être adaptée à d’autres maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson. En créant un précédent pour les solutions de soins de santé à distance basées sur l’intelligence artificielle, le projet ouvre la voie à des applications plus larges dans diverses pathologies, redéfinissant les soins de santé numériques et étendant leur impact au-delà de la sclérose en plaques.