Subscribe To Newsletters

Un art de vivre inspiré du Japon : l’ikebana

Grâce à ses ateliers d’ikebana, Sasaki espère que les participants apprécieront l’expérience tactile du travail avec la nature, loin des écrans et des distractions, et repartiront avec un esprit plus apaisé.

L’ikebana, l’art japonais de l’arrangement floral, n’est qu’une des nombreuses façons dont les résidents du Luxembourg peuvent expérimenter le minimalisme et l’harmonie, inspirés par le pays du Soleil Levant.

Par une froide et brumeuse soirée de février, Yuka Sasaki anime un petit atelier d’ikebana chez Fleurs Klopp, à Limpertsberg, l’un des quartiers de la capitale. L’ikebana, qui signifie littéralement “donner vie aux fleurs”, est bien plus qu’un simple style d’arrangement floral japonais. Comme l’explique Sasaki, il s’agit d’un art discipliné et d’une philosophie qui peuvent prendre toute une vie à maîtriser.
Ancienne banquière ayant connu de longues heures de bureau dans le monde de l’entreprise, Sasaki a découvert l’ikebana par l’intermédiaire d’une amie. “Je m’y suis vraiment investie car c’était mentalement très apaisant, presque une thérapie, après avoir travaillé près de 20 ans dans un environnement professionnel exigeant”, explique-t-elle.
Elle décide alors d’obtenir son certificat d’enseignement à la Sogetsu Foundation, une école d’ikebana fondée à Tokyo en 1927. Originaire du Japon, elle a déjà vécu au Luxembourg et y est revenue il y a deux ans et demi. Elle propose alors à Marc Klopp, propriétaire de Fleurs Klopp, de rejoindre son équipe. Elle travaille désormais trois jours par semaine dans la boutique et anime des cours d’ikebana le jeudi soir. “Il est très généreux de me permettre d’utiliser cet espace, avec sa magnifique sélection de fleurs fraîches”, dit-elle.

Le bonheur en quelques fleurs

L’atelier de ce soir est consacré au style Moribana, une composition basique et verticale. Les participants doivent sélectionner deux branches et trois fleurs. Traditionnellement, il convient d’utiliser des fleurs de même type et couleur, mais Sasaki permet quelques libertés et est parfois surprise par les résultats obtenus. Ce soir, les participants choisissent deux branches de saule dragon avant de sélectionner leurs fleurs dans l’assortiment de la boutique.
Les participants placent ensuite leur kenzan—un dispositif permettant de fixer les fleurs, aussi appelé “grenouille à piques”—dans leur plat, en le positionnant volontairement sur le côté afin d’exposer davantage la surface de l’eau. Sasaki présente ensuite les concepts de shin, soe et hikae, que certains interprètent comme la représentation du ciel, de la terre et des hommes.
Le shin est la branche principale, symbolisant l’authenticité ou la vérité, tandis que le soe est un support. Sasaki explique comment déterminer la longueur idéale de chaque élément. Les branches sont taillées sous l’eau afin d’optimiser leur absorption et préserver leur fraîcheur.
Elle soulève une branche sous la lumière pour en déterminer le “côté avant”, une subtilité qui surprend les participants. Lorsqu’elle le trouve, elle montre comment la branche semble porter un mouvement ou une énergie propre. Grâce à un schéma, les participants fixent ensuite leurs branches en les inclinant selon des angles harmonieux pour l’observateur.
Les participants choisissent l’emplacement de leurs trois hikae. Sasaki les encourage à prendre le temps d’observer chaque fleur et ses particularités. Les feuilles mortes sont retirées, mais certaines tiges feuillues sont récupérées, car l’ikebana valorise aussi la réduction du gaspillage. Elle invite à réfléchir à la différence entre ce type de composition et un bouquet traditionnel : “Vous utilisez seulement cinq fleurs et pourtant, une composition se forme… On peut trouver du bonheur dans les quelques fleurs que l’on a devant soi.”
Grâce à ses ateliers d’ikebana, Sasaki espère que les participants apprécieront l’expérience tactile du travail avec la nature, loin des écrans et des distractions, et repartiront avec un esprit plus apaisé. “En rencontrant de nouvelles personnes et en travaillant avec les fleurs, on ne parle pas vraiment de soi, juste des fleurs et de la composition. Les gens rentrent chez eux avec un meilleur état d’esprit. C’est ce que j’aime.”

Pour une immersion culturelle japonaise

L’Ambassade du Japon au Luxembourg organise régulièrement des événements culturels, allant de démonstrations de bonsaï et d’aiguisage de couteaux à la calligraphie japonaise et aux concerts de musique traditionnelle.
L’association Japan Luxembourg organise aussi des rencontres culturelles et linguistiques et promeut la culture du kimono à travers des partages de photos à l’international.
Envie de tenter le shinrin-yoku, ou bain de forêt ? Le Luxembourg possède son propre sentier de 2,5 km, guidant les visiteurs dans des “exercices de sylvothérapie” pendant deux heures, dans la forêt de Wellerbësch, au départ du Camping Ettelbruck.
Préférez-vous être accompagné par un guide en bain de forêt ? Karen Decker, fondatrice de Bësch Coaching, propose de découvrir les nombreux bienfaits de cette pratique.
L’association Bonsai Frënn Minett Déifferdeng organise également des ateliers réguliers, souvent le week-end, pour apprendre à entretenir les bonsaïs.
Enfin, plusieurs spas locaux offrent des expériences inspirées du Japon, comme Mondorf-les-Bains ou encore le “Rituel Kobido” au Jardin de Tyche.
Natalie A. Gerhardstein
Natalie A. Gerhardstein
Natalie A. Gerhardstein est une journaliste et rédactrice indépendante qui possède 20 ans d'expérience dans les médias internationaux, l'édition et la communication stratégique d'entreprise. Ses écrits sur les affaires et le développement international, les voyages et la culture ont été publiés dans diverses publications, au Luxembourg et à l'étranger, notamment dans des magazines de bord, des magazines d'affaires, de finance et de culture/lifestyle, ainsi que dans des magazines de voyage. Ayant la double nationalité américaine et allemande, Natalie est titulaire d'un MBA et parle l'anglais, le français, l'allemand et le luxembourgeois à des degrés divers, et apprend des rudiments de coréen et de japonais. Elle adore voyager, surtout en Asie.

A la une