Depuis son arrivée au Luxembourg en 2006, Emilie Allaert s’est imposée comme une figure incontournable de l’innovation technologique dans le pays.
Finance, réglementation et informatique sont les trois piliers de son parcours multidisciplinaire, un atout qui lui permet aujourd’hui d’accompagner, les entreprises dans leur transformation numérique et l’adoption des nouvelles technologies.
Un parcours entre finance, IT et réglementation
Originaire de Lille, Emilie Allaert a d’abord suivi des études au Luxembourg avant de s’envoler pour l’Angleterre afin de décrocher un master. Son retour au Grand-Duché a marqué le début d’une carrière riche et variée. Elle intègre KPMG en fiscalité des banques et institutions financières, avant de se tourner vers l’informatique et la gestion de projet au sein du même groupe.
« J’ai compris que j’aimais la réglementation et l’IT. Ce sont des domaines en perpétuelle évolution, qui demandent un apprentissage de chaque instant, une remise en question permanente et offrent un impact concret sur le monde des affaires », explique-t-elle.
Une révélation qui l’amène à développer ses compétences dans ces trois axes et à les transformer en une force qui la distingue aujourd’hui sur la scène luxembourgeoise.
« L’IA et la blockchain ont un potentiel immense, mais elles doivent être utilisées à bon escient. Nous devons veiller à ce que ces technologies bénéficient à la société […] »
Une passion précoce pour la technologie et l’innovation
Dès son enfance, Emilie Allaert est fascinée par la technologie. Son premier ordinateur portable pour enfant éveille en elle une curiosité qui ne la quittera plus. Pourtant, c’est un stage dans une salle de marché qui la convainc d’orienter ses études vers la finance.
« J’avais un intérêt pour la médecine, mais je voulais aussi voyager et explorer d’autres horizons. La finance m’a offert cette opportunité. Quant à l’informatique, travailler au testing et au project management fût une véritable révélation pour moi », raconte-t-elle.
De la fiscalité au consulting, en passant par l’informatique, elle affûte son esprit critique et comprend rapidement qu’à chaque problème sa solution technologique dédiée.
En 2017, elle rejoint la Luxembourg House of Fintech (LHoFT) et plonge dans l’univers de la blockchain. « J’étais ravie de pouvoir enfin avoir un véritable impact et étudier les technologies qui font du sens pour le secteur financier. J’ai découvert un monde en pleine expansion et j’ai immédiatement su que je voulais y apporter ma contribution », confie-t-elle.
Un engagement pour l’écosystème tech et blockchain
A la LHoFT, Emilie observe l’engouement croissant des sociétés pour la blockchain et sa réglementation. Face à cette demande accrue, afin de proposer une offre dédiée, elle cofonde le Luxembourg Blockchain Lab, spin-off de la LHoFT.
Cela devient rapidement un centre de référence pour les acteurs du secteur.
En seulement quatre ans, entre 2019 et 2023, le Luxembourg voit le nombre d’entreprises utilisant la technologie DLT (« Distributed Ledger Technology », la technologie blockchain appliquée au monde financier), passer de 30 à 73. Une croissance qui témoigne de l’importance de l’écosystème et de la volonté du pays de se positionner comme un acteur clé dans ce domaine. « Le Luxembourg a su créer un environnement propice à l’innovation. Le cadre réglementaire a évolué de manière positive, avec plusieurs lois blockchain adoptées sous différents gouvernements. Cependant il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Avec ses 16 ans d’existence, la blockchain est encore une technologie naissante. La combinaison de la blockchain, de l’IA et du big data transforme la société en profondeur pour devenir plus puissante, plus contrôlée, plus sûre tout en facilitant notre vie », souligne-t-elle.
« Aujourd’hui une page se tourne avec la fin de l’aventure de Luxembourg Blockchain Lab mais je travaille actuellement sur une suite évolutive, collaborative, avec un espace de discussion et d’échange entre les différents acteurs. Au fur et à mesure des années, les habitudes se sont mises en place et je reste le point de contact pour toutes questions relatives à la blockchain. Je suis ravie de pouvoir continuer à aider l’écosystème. » conclut-elle.
« […] comme me le disait un de mes professeurs d’université, la vie est une jungle. Il faut toujours se battre pour ses objectifs et peut-être encore davantage pour une femme. »
Lancement de Digital Minds : accompagner les entreprises dans leur transformation numérique, les aider à identifier des cas d’usage pour le Luxembourg et leur proposer des solutions sur mesure
En 2023, Emilie fonde Digital Minds, une entreprise spécialisée dans l’accompagnement des PME et grandes entreprises dans leur transformation numérique. Son approche repose sur un diagnostic personnalisé permettant d’identifier les véritables besoins des entreprises avant d’investir dans une technologie.
« De nos jours tout le monde n’a d’yeux que pour l’IA, or il est intéressant de se rappeler que l’IA existe depuis les années 60 et non pas depuis 2 ans. Ceci remet cette innovation en perspective. L’IA, c’est beaucoup plus que l’IA générative et la plupart du temps, les entreprises n’ont pas besoin de l’IA. Nombre d’entre elles investissent dans des solutions tech parce qu’elles sont à la mode, sans penser à leur véritable valeur ajoutée. Mon objectif est de les aider à prendre les meilleures décisions d’investissement technologique pour leur entreprise. La bonne technologie pour le bon usage. Je donne d’ailleurs aussi pour cela des formations sur les technologies actuelles », précise-t-elle.
Elle accompagne notamment des entreprises dans l’adoption de la blockchain, de l’intelligence artificielle et des solutions de digitalisation, tout en insistant sur l’importance de la formation des employés et du “change management” pour la réussite d’un projet.
Ambassadrice du Global Blockchain Business Council pour 2025
Son expertise est aujourd’hui reconnue à l’international. Pour toute l’année 2025, Emilie Allaert représentera le Luxembourg en tant qu’ambassadrice du Global Blockchain Business Council (GBBC), une organisation suisse qui vise à promouvoir l’adoption de la blockchain à l’échelle mondiale.
Son ambition ? Créer un espace de dialogue et de collaboration entre les différents acteurs de l’écosystème tech luxembourgeois. « Mon objectif est d’ouvrir un forum d’échange où les gens, entreprises, institutions et autorités pourront partager leurs expériences et identifier ensemble les opportunités de la blockchain », annonce-t-elle.
Vers une transformation technologique responsable et durable
Convaincue que l’avenir repose sur une adoption intelligente des technologies, Emilie Allaert milite pour une transformation digitale réfléchie et structurée. Elle met en garde contre les effets de mode et prône une véritable analyse des besoins avant tout investissement.
« L’IA et la blockchain ont un potentiel immense, mais elles doivent être utilisées à bon escient. Nous devons veiller à ce que ces technologies bénéficient à la société, en améliorant l’accès aux services financiers, aux soins de santé et à la protection des données. Avant d’investir dans une technologie, il me semble primordial que les sociétés fassent leur due diligence. Ensuite, une fois la technologie sélectionnée, il faut y mettre le prix et concentrer tous ses efforts sur l’implémentation de celle-ci en interne », explique-t-elle.
Avec un parcours jalonné d’expériences variées et un engagement sans faille pour l’innovation, Emilie Allaert continue de façonner l’avenir technologique du Luxembourg, guidée par une vision claire et une passion inébranlable pour la tech et l’entrepreneuriat.
« L’un de mes buts dans la vie est de vivre sans regrets. Je suis ravie du chemin parcouru mais comme me le disait un de mes professeurs d’université, la vie est une jungle. Il faut toujours se battre pour ses objectifs et peut-être encore davantage pour une femme » conclut-elle.
