Avec près de 75 % d’avocats de nationalité étrangère sur les 3 400 avocats inscrits aux barreaux du Grand-Duché, l’attractivité de la place du Luxembourg est cruciale pour les cabinets d’avocats. Le secteur continue de croître, avec plus de 5 % d’avocats supplémentaires par an, notamment dans les cabinets d’affaires.
Les cabinets doivent répondre aux motivations de leurs collaborateurs et renforcer leur attachement à la profession et au pays. Historiquement, l’attrait du Luxembourg reposait sur une rémunération et un niveau de vie supérieurs, ainsi que des perspectives de carrière attrayantes. Cependant, les loyers élevés érodent cette compétitivité, nécessitant des efforts pour faciliter l’accès à des logements abordables.
« Avec l’arrivée des Milléniaux, l’argent et la carrière ne suffisent plus. »
Avec l’arrivée des Milléniaux, l’argent et la carrière ne suffisent plus. Les cabinets ont développé une culture d’entreprise et des avantages extra-financiers (salles de sport, cours de yoga, week-ends d’intégration, actions sociales et charitatives, soirées festives) qui ont porté leurs fruits. La crise de la Covid-19 a ensuite accentué le désir de liberté d’organisation du temps de travail et de télétravail. Cependant, le télétravail trouve sa limite dans la formation et l’intégration des jeunes avocats, et par ailleurs dans les contraintes fiscales et de sécurité sociale s’appliquant aux non résidents..
Les nouvelles générations sont souvent perçues à tort comme étant moins pugnaces et en quête de sens au-delà des perspectives financières. Les cabinets d’avocats ont pourtant de nombreux atouts pour donner du sens, de la valeur et de la fierté à leurs collaborateurs. La mission de Conseil aux clients et justiciables est par nature valorisante. Encore faut-il impliquer et responsabiliser les jeunes collaborateurs dès les premières années, ce qui est un défi pour les grands cabinets.. La complexité des transactions économiques et internationales est également une source de motivation. Enfin investir dans la formation et être intransigeant sur la qualité du travail restent essentiels pour motiver les jeunes avocats.
Chronique rédigée par Jean-François Findling, Managing Partner chez Baker McKenzie.